La production et la distribution d’électricité à Port-Gentil sont récentes, le réseau public n’ayant été installé qu’après bien des péripéties en 1951. Selon l’ouvrage intitulé « Il était une fois Port-Gentil » paru récemment aux Editions Champs Elysées, « depuis longtemps, les usines, les maisons de commerce et les administrations possédaient leurs groupes électrogènes pour subvenir aux besoins de leurs installations et du confort de leurs employés ; Quant aux particuliers, ils devaient se contenter de lampes Pétromax pour leur éclairage".
Un semblant de réseau d’éclairage public, à caractère décoratif, avait été réalisé avec quelques réverbères en fonte disséminés le long de la route en ciment, auxquels, pour les grandes occasions, on accrochait des lampes tempêtes. En 1949, un rapport de la 4e Commission du Conseil représentatif du Gabon rappelait une nouvelle fois, que depuis de nombreuses années, la question de l’électrification de Port-Gentil se posait, en même temps, du reste, que celle de l’extension du réseau de Libreville.
Au cours de la séance du 5 mars 1949, Madame Piraube qui fut le premier maire de Port-Gentil, attirait à nouveau l’attention du Président du Conseil se plaignant que rien n’avait été fait. De son côté, le Représentant de la Compagnie Centrale de Distribution d’Energie Electrique affirmait avoir tous les matériels et les matériaux nécessaires, fer, béton et cuivre pour commencer les travaux. Le contrat pour la fourniture et la distribution d’électricité fut signé après de vives discussions.
Brusquement, Paris suspendait les crédit à cette société et décidait de confier la production et la fourniture du courant à l’entreprise semi-gouvernementale : La Compagnie Française du Gabon. Les Port-Gentillais s’élevèrent alors contre cette décision estimant qu’il ne pouvait être question d’être tributaire d’une société semi-gouvernementale qui ferait la pluie et le beau temps selon les cours du bois. La Commune désirait avoir la possibilité de traiter avec n’importe quelle société distributrice.
Ce contretemps retarda de deux années ce confort attendu depuis si longtemps, alors que les moteurs et les hangars étaient à pied d’œuvre. Le 14 mars 1950, ce sont 277 poteaux, en béton vibré, coulés sur place qui étaient disponibles. L’année suivante avec l’utilisation de trois mâts de levage, les travaux d’implantation des poteaux en béton étaient terminés. Le déroulage des fils et les branchements des compteurs pouvaient commencer. L’énergie nécessaire pour alimenter la ville de Port-Gentil en électricité était produite à partir d’une centrale thermique mixte, vapeur-diesel, d’une puissance de 5000 kilowatts. La production de la vapeur de la centrale était réalisée à l’aide de trois chaudières Duquenne pouvant être alimentées au mazout, soit avec des déchets de bois dit « chiquettes ». Ces déchets provenaient de l’usine de contre-plaqué de la CFG jouxtant la centrale.
Une partie de la vapeur provenant des chaudières servait aux besoins de l’usine. L’autre partie faisait tourner trois groupes Sautter-Harle : deux de 2200 KW et un de 600 KW destinés à l’alimentation en électricité des besoins de la commune et de l’usine.
Pendant les arrêts de l’usine, le courant électrique était produit par trois groupes de secours : un groupe Burmeister de 265 KW et deux groupes Man de 160 KW. Le transport du curant électrique se faisait à partir d’un poste de départ haute tension par un réseau de 16 kilomètres de ligne. Un autre réseau de 21 kilomètres, avec huit postes de transformation basse tension assurait la distribution aux usagers. Ainsi fut constituée la Société d’énergie de Port-Gentil (SEPG) qui avait la charge de produire l’énergie et la vapeur. Les distributions d’énergie électrique et d’eau étaient assurées par la régis des Eaux et Electricité dont elle était la gérante.
A titre de comparaison, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) disposait fin 2006 d’une puissance théorique (hors centrales de location) de 203 MW pour Libreville. La puissance de Port-gentil étant de 52 MW. Et 346 MW pour l’ensemble des exploitations de la SEEG.
Créée en 1950 avec aujourd’hui, un capital de 15 milliards de francs CFA réparti entre Veolia Eau (51%), des personnes morales (26,3%), des personnes physiques (22,7%), la SEEG qui distribue également l’eau, contribue de manière remarquable au développement économique et social du Gabon.
Quelques dates marquantes de la SEEG (Encadré)
1935 : première exploitation à Libreville. La Compagnie Centrale de Distribution d’Energie Electrique (CCDEE) produit et distribue l’électricité aux quartiers du bord de mer
1950 : création de l’exploitation de Port-Gentil (SEPG) qui au départ satisfait exclusivement les besoins de la CFG (électricité et vapeur) et va ensuite étendre sa desserte avec l’implantation des compagnies pétrolières ELF et SHELL
1963 : création de la SEEG
1964 : l’Etat gabonais décide de concéder le monopole sur la distribution nationale de l’énergie électrique et de l’eau potable à la SEEG dont il devient actionnaire, sur l’ensemble des autres villes du pays. Rappelons que jusqu’à la réforme institutionnelle du secteur intervenue en 1993, il y avait 3 concessions, respectivement avec les communes de LBV et POG et avec l’Etat pour toutes les autres villes.
FIN/IPG/XBN/2007
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