Pour les autorités, “ces nouvelles mesures renforcent la solidarité de l’Etat vis-à-vis des personnes les plus vulnérables, en rendant totalement gratuit le dépistage et la fourniture des médicaments antirétroviraux” pour plusieurs catégories de personnes.
Les femmes enceintes séropositives, les nourrissons et les enfants de moins de douze ans, les personnes violées ou ayant été exposées à du sang contaminé à la suite de transfusions, les élèves, les étudiants, les chômeurs, les retraités, les indigents et les fonctionnaires ayant un salaire mensuel inférieur ou égal à 200 dollars pourront, dès la semaine prochaine, se faire dépister ou soigner gratuitement dans les centres de santé agréés.
Le prix des tests de dépistage et des ARV a considérablement chuté au Gabon depuis la mise en place en 2003 d’un fonds de solidarité thérapeutique doté d’environ trois millions de dollars par an et destiné à aider les 53 000 séropositifs du pays, selon les autorités.
Jusqu’à présent, les élèves et étudiants payaient 1 000 francs CFA (deux dollars), les travailleurs gabonais cinq dollars et les travailleurs étrangers 10 dollars. Les traitements ARV coûtent entre quatre et 10 dollars par mois, contre 800 à 1 000 dollars avant avril 2003.
Moins de 6 100 personnes sont suivies médicalement et 2 200 reçoivent un traitement antirétroviral dans les centres agréés installés sur le territoire de ce petit pays d’Afrique centrale.
Le ministère de la Santé publique a annoncé mercredi que 53 400 personnes adultes sont infectées au VIH au Gabon, un chiffre plus élevé que celui que mentionnait l’Onusida dans son rapport 2004 - le programme conjoint des Nations Unies contre le sida signalait alors que 48 000 personnes étaient séropositives l’année dernière.
A la suite d’une campagne de dépistage menée par l’Association des premières dames du Gabon (OPDAS) et le Programme national de lutte contre le sida (PNLS) mi-avril dans le sud du pays, Edith Bongo Ondimba, la première dame du Gabon, a annoncé des taux de prévalence élevés à l’intérieur du pays, pouvant aller jusqu’à 10 pour cent dans certaines villes du sud du pays, telles Tchibanga et Mouila.
Jusqu’à présent, les chiffres publiés par le PNLS ne prenaient en compte que la situation épidémiologique de quatre des neuf provinces du pays, notamment de la capitale Libreville où vit plus de la moitié de la population gabonaise, estimée à 1,5 million d’habitants. Officiellement, le taux de prévalence au Gabon est de à 8,1 pour cent.
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