Un communiqué officiel précisait que « désormais tous les souscripteurs à l’emprunt obligataire émis par l’Etat gabonais peuvent négocier leurs titres en Bourse en vendant partiellement ou totalement les obligations acquises ou en achetant de nouvelles obligations pour renforcer leur portefeuille ».
A cette occasion, le Président du conseil d’administration de la BVMAC, Henri Claude Oyima s’exprimait en ces termes : « la BVMAC est officiellement constituée. Depuis quelques années, nous étions lancés dans un processus d’approche de cette bourse. Aujourd’hui, la bourse existe », marquant ainsi notre solidarité agissante avec l’ensemble des opérateurs économiques et investisseurs de la sous-région, convaincus comme nous que c’est ensemble que nous la développerons ». Rappelons que M. Oyima est également l’Administrateur Directeur Général de la Banque gabonaise et française internationale (BGFIBANK).
Le 13 août 2008, le Premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong, avait fait retentir, lors d’une simulation, la cloche annonçant le lancement de l’opération de cotation des obligations émises par l’Etat gabonais sur le marché sous-régional, en présence des partenaires techniques de la BVMAC dont Euronext, la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) et Maroclear.
Genèse de la BVMAC
La création de la BVMAC est née d’un constat établi, en novembre 1994, par la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) de l’absence d’un instrument approprié de financement des investissements longs dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui regroupe le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République Centrafricaine, la Guinée Equatoriale et le Tchad.
« L’absence de culture boursière est un frein au développement de la bourse des valeurs. Il faut éduquer les populations, les opérateurs économiques et les investisseurs au rôle et au fonctionnement de la bourse... », estimait Jean-Félix Mamalepot, ancien gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) dont le siège se trouve à Yaoundé, la capitale administrative du Cameroun.
Fondée le 27 juin 2003 après une décision de 2000 de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), la BVMAC a mis cinq ans pour coter son premier titre : une obligation de l’Etat gabonais de 100 milliards de francs CFA (2007-2012, 5,5%, 152 millions d’euros) financée à hauteur de 82 milliards de francs CFA (125 millions d’euros) par des capitaux de la région (Gabon 40%, Guinée équatoriale 20%, Cameroun 15%...).
De source bancaire, la BVMAC dispose d’un capital de 1,899 milliard de francs CFA détenu par les banques, les sociétés à portefeuille holding et les compagnies d’assurance. Dotée d’un marché primaire et d’un marché secondaire, cette société anonyme fonctionnera comme une bourse automatisée comprenant un siège central relié à des antennes nationales dans cinq des six pays membres de la CEMAC.
Le marché financier est composé de deux compartiments essentiels : le marché primaire (on pourrait dire marché du neuf) où les nouvelles valeurs mobilières sont proposées à la souscription, lors de la création de l’entreprise ou au cours de sa vie, grâce à une opération dite d’introduction en bourse (IPO en anglais) et le marché secondaire, autrement dit portant sur des titres déjà émis (on pourrait dire marché de l’occasion).
La bourse des valeurs mobilières est un sous-compartiment du marché secondaire, très réglementé par rapport au marché de gré à gré. En effet, ce dernier est organisé par l’ensemble des sociétés de bourse (appelées également les intermédiaires en opérations de bourse) qui organisent, chacune pour sa part, des transactions sur les ordres d’achat et de vente qu’elle reçoit.
Une entreprise l’Emetteur peut choisir d’introduire ses titres en bourse à l’effet de bénéficier de ses avantages. Pour cela, elle doit répondre à un certain nombre de conditions qui ne sont pas exigées lors de l’émission. A partir du moment de son introduction en bourse, les transactions sur le titre d’une entreprise sont interdites sur le marché de gré à gré. La bourse des valeurs mobilières permet ainsi de fixer pour le titre un prix unique et connu par tous les opérateurs du marché financier.
C’est Mme Marlyn Mouliom-Roosalem qui avait assuré la première direction de la BVMAC en 2006. Le but était de réduire le retard par rapport à l’Afrique de l’Ouest où la culture boursière et l’intégration régionale sont déjà bien ancrées.
Hébergé d’abord à l’immeuble du ministère des Affaires étrangères du Gabon, le siège de la BVMAC y a poursuivi la mise en place des instruments qui lui permettraient de favoriser l’intégration économique de l’Afrique centrale. A cette époque, la BVMAC était assimilée à une mission diplomatique. Le nouveau siège de la BVMAC se situe à la Place de l’indépendance de Libreville.
Mais qu’est réellement une entreprise boursière ?
On peut dire aujourd’hui qu’il s’agit, d’une part, d’un système informatique permettant d’échanger, de coter selon certaines règles divers produits financiers, dont des actions de sociétés, et, d’autre part, des règles permettant aux dites sociétés d’accéder à ce marché boursier.
La rémunération d’une Bourse est liée au volume de transactions, c’est-à-dire au volume d’échange de titres sur une valeur donnée. Plus un titre est " animé ", plus elle gagne de l’argent. Elle tire environ 50 % de ses revenus du CAC 40 et 10 % de Total ! Dans ces conditions, si une Bourse n’a pour souci que de satisfaire ses actionnaires et non de développer le tissu économique national ou supranational.
Quel va être la propension de la BVMAC à développer le secteur crucial des PME et PMI et l’intérêt des particuliers pour les économies gabonaises ou africaines ? Les particuliers pourraient-ils trouver en la Bourse des avantages d’un Dépôt à terme (DAT) dans une banque qui rapporterait des intérêts ? Autant de questions qui suscitent un engouement certain chez les particuliers pour la mobilisation des capitaux.
En Europe, les dirigeants de sociétés cotées, qui ne se limitent pas au cercle très fermé des dirigeants du CAC 40. (Ce dernier qui prend son nom du système de Cotation Assistée en Continu, est le principal indice boursier sur la place de Paris.
Créé par la Compagnie des agents de change, il est déterminé à partir des cours de quarante actions cotées en continu sur le premier marché parmi les cent sociétés dont les échanges sont les plus abondants sur Euronext Paris qui fait partie d’Euronext, la première bourse européenne.
Pour les entreprises, la Bourse est un instrument essentiel pour le financement du développement économique, notamment pour les Petites et moyennes entreprises (PME). C’est également le moyen pour les dirigeants de valoriser leur patrimoine en le rendant liquide. Plus amplement, grâce aux systèmes de stock-options, pourtant fortement décriés, cela permet d’intéresser le management au succès de l’entreprise avec un mécanisme réellement attractif car la liquidité d’un titre coté valorise réellement les actions. C’est ce que s’emploie à mettre en place la BVMAC.
Pour répondre à des besoins proches, le Groupe BGFIBANK, leader au Gabon et dans la sous région dans les métiers de la banque et la finance, a créé un établissement d’enseignement supérieur à Libreville dénommé la BGFI Business School (BBS) qui dispensera des cours en économie bancaire, monétaire et financière. Avec cette école, la Bourse des valeurs mobilières de Libreville se consolide pour développer la culture boursière dans la sous-region.
FIN/IPG/ANL/2009
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