Le pipe line d’export (120 km) installé entre Onal et le point de livraison de Coucal est actuellement en cours de remplissage. L’arrivée de l’huile à Coucal devrait avoir lieu avant vendredi, rapporte-t-on.
La production du gisement gabonais d’Onal et de ses satellites devrait atteindre 20.000 barils par jour à la fin du mois de juin. Des travaux d’exploration sont d’autre part programmés sur plusieurs champs, qui, s’ils s’avéraient fructueux, pourraient transformer en profondeur le profil de la société.
Maurel & Prom est une vieille société africaine qui s’est investie récemment avec succès dans la recherche pétrolière au Congo et au Gabon.
Créée au Sénégal en 1860 par MM. Maurel et Prom la société s’est lancée dans le négoce dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et a développé un ensemble de comptoirs dans cette région ; elle a été rachetée par un financier français, M. Jean François Hénin, qui a décidé de centrer son activité sur la recherche pétrolière au Congo.
Le marché a salué l’annonce du démarrage de la production du champ d’Onal au Gabon et de la cession par le groupe de l’essentiel de ses actifs en Colombie pour environ 750 millions de dollars, en portant mardi le titre en hausse de près de 7% à plus de 8 euros.
Selon Aurel Leven, un tel niveau valorise Maurel et Prom à peine plus que le montant de la cession des actifs colombiens, auquel il convient d’ajouter la valorisation de son programme de couverture sur le pétrole et de déduire l’océane (obligation convertible en actions nouvelles ou existantes) de 375 millions d’euros arrivant à échéance le premier janvier 2010. Soit selon l’analyste 7 euros par action.
Autant dire qu’à ce niveau, le marché n’accorde pratiquement aucune valeur aux actifs gabonais ou aux permis d’exploration du groupe. Pourtant, grâce au Gabon, la production journalière de Maurel et Prom devrait rapidement dépasser de 30% la production moyenne réalisée en 2008. Une production couverte à 60 dollars le baril pendant trois ans, et qui devrait générer des flux de trésorerie réguliers.
Par ailleurs, la trésorerie dégagée par la vente des actifs colombiens devrait permettre au groupe d’acquérir de nouveaux permis d’exploration, et de profiter de la dégradation de la conjoncture pour acheter des sociétés en difficulté ou même des actifs de production à prix cassés. Avec cette opération, la stratégie du groupe, qui consiste à investir dans l’exploration pour finir par céder des actifs de production opérationnels, semble avoir de nouveau fait ses preuves.
Mais cette fois, le virage a été très serré. Traditionnellement concentrés sur le premier semestre, les investissements du groupe avaient presque asséché la trésorerie, a convenu Jean-François Hénin, son président-directeur général, lors d’une conférence avec la presse.
Par ailleurs, la liste des actifs à céder est maintenant vide. Compte tenu d’importantes contraintes fiscales, la cession du Gabon n’est en effet pas à l’ordre du jour. Pour poursuivre sa stratégie, Maurel et Prom ne pourra donc compter cette année que sur le succès de ses champs en cours de forage, qui se comptent pour l’instant sur les doigts d’une main, ou sur le point d’être forés. Au-delà, les perspectives de l’entreprise dépendront de la concrétisation de ses domaines d’exploration.
Il est vrai que parmi ces projets, une découverte peut à elle seule suffire à changer la taille de la compagnie pétrolière. Mais la partie se joue à quitte ou double et l’estimation des réserves d’un champ n’est pas une science exacte.
Or les investisseurs ont déjà été échaudés par Maurel et Prom en la matière. Fin janvier, ses dirigeants ont été sanctionnés par l’Autorité des marchés financiers pour manquement à la bonne information du public. En 2005, la société avait communiqué un niveau de réserves incluant à tort la part de tiers, avant de se rétracter par la suite.
Quoi qu’il en soit, un investissement dans Maurel et Prom aujourd’hui n’est pas loin de s’apparenter à un pari sur le succès de ses projets. En période de prospérité, l’appétit pour le risque pousse les investisseurs à tenter l’aventure. Mais en pleine récession, ils cherchent généralement des placements plus sûrs.
Entamée début 2007 avec la vente de M’Bundi au Congo à la compagnie pétrolière Eni, la stratégie de Maurel et Prom semble donc fragilisée par la crise.
FIN/IPG/AMP/2009
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