On se souvient qu’à quelques semaines du décès du président de la République, Omar Bongo Ondimba, c’est Ali Bongo lui-même qui, au cours d’une conférence de presse, avait ouvert la boîte de pandore sur ce sujet que les Gabonais considéraient jusqu’alors comme tabou : il entendait ainsi couper court aux ragots, en levant le voile sur le doute qui pesait sur ses origines biologiques.
Selon lui, il revenait à ses parents, Omar Bongo Ondimba et Josephine Patience Nkama Dabany, de justifier de la filiation qui les unit. Et, pour sa part, il savait qu’il est Gabonais. Point barre.
Quelques jours plus tard, Patience Dabany, sa mère, montait au créneau et, dans un élément diffusé une seule fois sur les antennes de la RTG1, y allait, avec forces détails, pour montrer qu’elle a accouché, par césarienne, son fils Alain Bernard Bongo, devenu Ali Bongo, de ses œuvres avec Albert Bernard Bongo, en 1959, à Brazzaville, au Congo.
Interrogé à nouveau sur cette question, au cours de l’émission « Débat », organisée par la Commission d’équité des candidats et le CNC, Ali Bongo maintenait la même position : il n’avait aucun doute sur son identité. Et, pour lui, il n’y avait pas matière à débat.
Pourtant, c’est ce point qu’à décidé d’attaquer Luc Bengone Nsi, dans l’intention de parvenir à prouver que la candidature d’Ali Bongo Ondimba était irrecevable, parce que tombant sous le coup de l’article 10 de la Constitution.
Selon le plaignant, l’administration de la Cénap et la Cour Constitutionnelle ont été induites en erreur par le postulant, qui ne leur aurait pas dit la vérité sur ses origines. Il compte ainsi apporter la preuve qu’Ali Bongo aurait été adopté par le couple Bongo, dans la suite de la guerre civile ayant secoué l’Etat nigérian du Biafra, dans lequel se déchiraient les troupes de Gowon et d’Odjoukou. Luc Bengone Nsi affirme qu’il détiendrait des preuves des opérations qui se seraient déroulées alors et qui établissent l’identité de départ du jeune homme, dont le nom initial était Jeffrey Obi. Une photo en présenterait même le portrait.
Si les faits relatés s’avéraient vrais, la candidature d’Ali Bongo Ondimba tombe sous le coup de l’Alinéa 3 de l’article 10 de la Constitution, qui stipule : « Toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la Présidence de la République. Seule sa descendance ayant demeuré sans discontinuité au Gabon le peut, à partir de la quatrième génération. »
De là se pose une question : A quel moment juge-t-on de l’inéligibilité d’un candidat, a priori ou a postériori ? Ceci reviendrait à se demander : quand le candidat a réussi à passer le filtre pré-électoral, son élection peut-elle être considérée comme acquise, à la raison que c’est l’administration qui aurait dû être vigilante avant ?
Les griefs soulevés par la partie civile, en l’occurrence, Luc Bengone Nsi, mettent la Cour Constitutionnelle dans l’obligation d’instruire au fond cette affaire, d’autant plus que la responsabilité de l’institution est engagée, et il lui revient l’obligation de prouver qu’elle a agi de bonne foi, en validant la candidature d’Ali Bongo Ondimba ou alors qu’elle a été induite en erreur.
Pour cela, tout ce qui pourrait constituer la preuve contraire des arguments avancés par la partie civile doit être prospecté. Il y a, d’un, le fait de la naissance de l’enfant Alain Bernard Bongo Ondimba à Brazzaville en 1959. L’acte de naissance établi à Brazzaville en fait inévitablement foi. Or, selon le demandeur, la mairie de la capitale congolaise n’en donnerait pas trace. Ce qui serait facile à vérifier, d’autant plus que les accusations sont graves.
Il faudra aussi épuiser toute la recherche autour de ce fameux Jeffrey Obi, que la législation sur les droits de l’homme protège et qui, s’il est en vie, doit être, à contrario, écarté de cette affaire.
Enfin, la mère d’Ali Bongo a avancé un détail suffisamment édifiant sur les faits de son accouchement, quand elle a affirmé que l’enfant était venu au monde par césarienne. Tout ceci peut être confirmé par une simple visite médicale externe, devant une commission contradictoire. Et, pourquoi pas le test ADN ?
Le bruit que cette requête fait dans l’opinion, est tel que la Cour Constitutionnelle, qui ouvre dès lundi, 21 septembre, le Contentieux électoral, sera, plus que jamais, le point de mire de l’actualité. Plus que jamais, l’institution que dirige Mme Marie Madeleine Mborantsouo joue de sa crédibilité, tant au plan national qu’international.
A elle d’évacuer tous ces points d’ombre, afin que le Gabon redémarre, enfin en toute sérénité.
FIN/IPG/KHM/2009
© Copyright Infosplusgabon
- Gabon : Les Forces françaises basées au Gabon préparent la Journée Portes ouvertes du 1er mai
- Livre : Les Grands initiés ou l’art de comprendre un texte sacré
- Afrique : La 3ème édition du Forum Africain des Infrastructures se tiendra les 21 et 22 Octobre
- Togo : Des intellectuels et des humanistes se mobilisent pour la paix et la prospérité
- Afrique : Démission du président du parti au pouvoir au Nigeria
- Afrique : Près de 4 millions de dollars du FMI au Congo
- Gabon : Que reste t-il de la Françafrique , s’interroge France Info
- Proche Moyen-Orient : L’Iliouchine-62 assurant la liaison entre Téhéran et Machaadde fait 16 morts