« Nous ne nous opposons pas à la construction de l’aéroport, nous ne nous opposons pas à la réalisation de l’étude de faisabilité. Nous nous opposons au choix du site qui est maintenu, c’est-à-dire Malibé II. C’est un choix que nous continuons à dénoncer parce que c’est un site qui renferme beaucoup de richesses écologiques », a déclaré Ona Essangui.
Il a ajouté que « c’est un site qui a été classé qui se trouve en outre à côté d’un parc national. Tous ces éléments réunis ne militent pas en faveur de la construction d’un aéroport à cet endroit. D’autre part, le site choisi pour construire l’aéroport est un bassin versant et le terrain n’est pas approprié pour ce type d’infrastructure. Et surtout quand on veut garantir la sécurité de tous les passagers qui emprunteront les avions ».
Moins critique que lors de ses précédentes interventions, le président de l’ONG Brainforest a souligné : « nous voudrions que soit menée parallèlement une étude d’impact environnementale parce que nous ne pouvons pas déposer sur la table du gouvernement une quelconque protestation tout simplement car jusque là, aucune étudie n’a été réalisée. Ce sont des déclarations politiques qui sont faites ».
Les raisons du refus du projet du nouvel aéroport à Malibé II reposent sur le fait que la Baie de la Mondah est une zone humide côtière du nord-ouest du Gabon, dont de larges parties ont été incluses en août 2002 dans le parc National d’Akanda.
La baie de la Mondah est essentiellement marine et comprend 53 720 ha de superficie. Elle s’étend sur une profondeur nord-sud d’environ 40 km et une largeur est-ouest de 25 km. Elle forme la partie méridionale de la baie de Corisco.
Sur le plan international, ce site constitue un échantillon important de l’écorégion des mangroves d’Afrique centrale. La baie de la Mondah est particulière du fait de la présence de nombreuses tannes, des structures peu communes dans les mangroves d’Afrique centrale.
une forêt de démonstration
Sur le plan zoologique, ce site représente une station de migration et d’hivernage internationale pour les limicoles d’origine paléarctique. D’après Jean Pierre Vande Weghe, la baie de la Mondah abrite environ 60% des limicoles hivernant au Gabon (30.000-35.000).
Pour l’ONG Brainforest, « La baie de la Mondah est par ailleurs aussi importante pour les populations gabonaises de la sterne naine Sterna albifrons, le bec-en-ciseaux d’Afrique Rynchops flavirostis et la grande aigrette Egretta alba qui nichent en saison sèche sur le Bas-Ogooué. Les concentrations de becs-en-ciseaux observés dans la baie de la Mondah sont les plus importants d’Afrique »
L’OIBT, a travers son projet PD 8/98 Rev.4 (F) exécuté par l’Ecole nationale des Eaux et Forêts (ENEF), avait financé des actions pour faire de la Forêt Classée de la Mondah une forêt de démonstration en aménagement durable des forêts gabonaises.
Le projet est dans sa phase d’achèvement. La proximité de Libreville et l’existence de populations humaines à l’intérieur du parc national d’Akanda constituent toutefois un défi pour sa gestion.
En plusieurs endroits, existent des villages juste en arrière des mangroves, notamment le long de la rive orientale de la baie, près de l’embouchure de la Moka, sur la rive de la Malibé et sur l’ile Assimba. Les rivières sont ainsi régulièrement empruntées par des pirogues de pêcheurs ou de commerçants, dont la plupart viennent de Libreville et se dirigent vers la baie de Corisco.
Régulièrement des chasseurs en provenance de Libreville visitent aussi la zone du parc national d’Akanda pour chasser les primates. Enfin la présence humaine se manifeste encore de manière indirecte : des eaux usées et polluées en provenance des quartiers nord-est de Libreville se jettent dans le têtes de la rivière Ntsini et parviennent ainsi au cœur de l’écosystème.
L’accumulation de sacs en plastique, de morceaux de tissus, de restes de filets et de déchets de toute sorte, montre que cette pollution pourrait être très importante. (Avec les notes de l’ONG Brainforest) FIN/IPG/ATF/GLM/2006
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