
L’exécution de Saddam Hussein, dans une base militaire du nord de Bagdad, a été saluée aussitôt par Washington, mais à travers le monde, son exécution n’a pas fait l’unanimité, notamment dans les pays où la peine de mort est prohibée.
"Saddam est monté calmement à la potence, il était résolu et courageux", a raconté à la télévision nationale Iraqia le conseiller à la sécurité nationale, Moaffaq al-Roubaï. C’est en effet l’image qu’a donnée l’ancien président, dans une séquence d’une vingtaine de secondes diffusée par les télévisions du monde entier, rapportait l’AFP samedi.
L’exécution "ne mettra pas fin à la violence en Irak, mais c’est une étape importante sur la route de l’Irak vers une démocratie qui peut se gouverner (...) et être un allié dans la guerre contre le terrorisme", a déclaré le président américain George W. Bush dans un communiqué.
Les violences ont en effet été particulièrement meurtrières samedi. Une série d’attentats a fait 77 morts à Bagdad et à Koufa, localité chiite au sud de la capitale. Les autorités n’ont pas été en mesure immédiatement de déterminer s’il s’agissait de représailles sunnites après l’exécution.
L’armée américaine a annoncé de son côté la mort de six soldats, portant à 107 le nombre de militaires américains morts en Irak au mois de décembre, le plus meurtrier pour l’armée américaine depuis novembre 2004.
Les organisations de défense des droits de l’Homme ont regretté l’exécution. "Saddam Hussein était responsable de terribles et nombreuses violations des droits de l’homme, mais ces actes, aussi brutaux soient-ils, ne peuvent justifier son exécution, une punition cruelle et inhumaine", a dit Human Rights Watch.
Pour Amnesty International, ça a été "une occasion manquée" pour obliger l’ancien dictateur à rendre compte de tous ses crimes. L’exécution a également été perçue comme une "nouvelle tragique" au Vatican, opposé à la peine de mort, tout comme au Conseil de l’Europe qui estime que l’Irak a manqué une occasion "de rejoindre le monde civilisé".
A Gaza, la mort de Saddam Hussein a été qualifiée d’"assassinat politique" par le mouvement islamiste Hamas.
Enfin, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre cette exécution, en Inde, au Pakistan et au Bangladesh. Saddam Hussein, 69 ans, qui a dirigé le pays d’une main de fer de 1979 jusqu’à la chute du régime en avril 2003, a été condamné à mort le 5 novembre pour le massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl. Son appel a été rejeté le 26 décembre.
Les autorités, a estimé Askari, vont probablement l’inhumer dans un lieu tenu secret, en Irak, passant outre la demande de la fille du dictateur, exilée en Jordanie, qui souhaitait le voir enterré au Yémen.
Son exécution clôt un chapitre de l’histoire irakienne entamé il y a trente ans avec son arrivée au pouvoir, marqué notamment par une guerre au coup humain exorbitant avec l’Iran et l’invasion du Koweït, qui a mué cet allié privilégié de l’Occident en paria, puis en ennemi juré des Etats-Unis.
Si le président George Bush s’est félicité de la disparition d’un homme qu’il jugeait dangereux pour la stabilité mondiale, l’exécution de Saddam Hussein n’a pas arrêté les carnages dont l’Irak est le théâtre au quotidien.
FIN/IPG/JRM/2006
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